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Le Réseau Laïque européen s’engage pour la neutralité du parlement européen

Les laïques européens réagissenT

               Un petit-déjeuner de prière était organisé dans les locaux du Parlement européen le 6 juin 2023 à l’initiative de la COMECE et du CEC. Sur l’invitation figurait le logo du Parlement européen, donnant l’impression qu’il s’agit d’une initiative soutenue par l’institution.

Suite à une intervention du Réseau laïque européen, le Parlement a réagi et a demandé aux organisateurs de le supprimer.

               Le Réseau Laïque européen se félicite de la réaction adéquate du Parlement, institution de représentation de tous les citoyens européens, qui a bien précisé que l’organisation de ce « petit-déjeuner de prière » résultait d’une initiative individuelle d’un de ses membres, et qu’il ne s’agissait pas d’un événement officiel du Parlement ni organisé sous son patronage.

La neutralité, conséquence de l’égalité de tous les citoyens

Le Parlement européen est l’institution de représentation et le lieu de formation de la volonté générale des citoyens de l’Union. « Les citoyens sont directement représentés, au niveau de l’Union, au Parlement européen » (Art. 10 al. 2 TUE), et leur égalité est garantie « dans toutes ses activités, l’Union respecte le principe de l’égalité de ses citoyens, qui bénéficient d’une égale attention de ses institutions, organes et organismes ».

En outre, L’Union européenne est un projet politique fondé sur des valeurs laïques, sans référentiel religieux ; ce sont les « valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’Homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités ».

Le Préambule du TUE se réfère aux « valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l’égalité et l’État de droit », qui se sont développées à partir « héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe ». Cette phrase rappelle la grande diversité des expériences historiques et des cultures, et ne saurait avoir pour effet de favoriser un héritage religieux particulier. En effet, est simplement mentionnée la diversité des inspirations qui ont conduit à l’idéal des Lumières, celui des « valeurs universelles » mentionnés. Ce sont bien ces valeurs et principes, inscrits dans les déclarations des droits à partir du XVIIIe siècle, qui sont codifiés dans le texte même du Traité, en son article 2.

Des cérémonies religieuses au Parlement ?

Le Parlement, lieu de formation de la volonté générale des citoyens de l’Union, n’est pas l’endroit adéquat pour une cérémonie religieuse. L’organisation d’un « petit-déjeuner de prière » au Parlement, inspiré des « National Prayer Breakfast » créés aux Etats-Unis par la frange fondamentaliste de l’évangélisme, contribue à une confusion entre politique et religieux dommageable à la démocratie.

               Les principes fondateurs de l’Union forment un tout cohérent avec la séparation du religieux et du politique.

C’est l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse, se traduisant en pratique par la neutralité des institutions, qui rend possible la réalisation effective des valeurs de l’Union.

En effet, seule l’émancipation du pouvoir politique de l’influence religieuse permet de traiter à égalité tous les citoyens, ainsi que la formation et l’expression autonome de leur volonté .